5 janvier 2011
Une époque bien peu moderne - Charlie Hebdo le site - 4 janvier 2011
Pendant que le système idéologique de «L’Argent d’abord» naufrage et putréfie la société, nos contemporains se divertissent avec des débats totalement anachroniques. Débats dignes du Moyen Âge européen, époque où ce continent souffrait des bûchers et ordalies générés par une religion en phase éruptive, comme peut l’être l’islam d’aujourd’hui dans d’autres régions de la planète. Islamophiles et islamophobes s’affrontent sur un arrière-fond éminemment politique. Une religion devient acceptable lorsqu’elle se mue en volcan d’Auvergne et cesse d’exiger des martyrs, des sacrifices, des guerres saintes, des exterminations d’infidèles. Les peuples qui s’imaginent retrouver dans une quelconque religion un remède à leurs humiliations se trompent, au même titre qu’un toxicomane s’illusionne à apaiser ses manques par la consommation de sa drogue. L’athéisme n’exige pas que l’on tue dieu, puisqu’on ne saurait tuer une illusion, mais qu’on le ramène à la stricte sphère privée. Conformément à notre éthique, les articles 9 et 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme [et des libertés fondamentales] proclament, fort opportunément, la liberté de pensée, d’accomplissement des rites, d’expression des convictions. Dès lors, le droit doit garantir la liberté religieuse, impliquant la liberté pour chacun de vivre selon les prescriptions de sa secte, sous la réserve toutefois que l’exercice de cette liberté ne se fasse pas au détriment de la liberté d’autrui et de la vie des êtres sensibles. Je dis : respect de la liberté et de la vie des êtres sensibles. Or un mouton égorgé ne perd connaissance que 30 secondes après l’ouverture de sa gorge et le bœuf au bout de 14 minutes, selon un communiqué d’un groupement de vétérinaires. Cela condamne l’abattage rituel des israélites et des musulmans, au même titre que sont condamnables les bénédictions de chasses à courre ou de corridas par les prêtres chrétiens. Je serais adepte d’une quelconque secte, confidentielle et groupusculaire ou ayant réussi à capter des milliards de soumis, je m’interrogerais sur le fondement éthique de mon temple. Pourquoi ces religions diverses ont-elles pour actes fondateurs des supplices, des égorgements, des crucifixions, des guerres exterminatrices d’impies ? Pourquoi les divers dieux n’ont-ils pas offert aux humains leurs meilleures jouissances, leurs plus délicats plaisirs, leurs plus agréables douceurs ? Pourquoi les fondateurs de mythes célébrèrent-ils la souffrance en lui conférant une valeur rédemptrice ? Pourquoi inventèrent-ils une culpabilité collective que l’humain doit expier indéfiniment ? […] Il n’y a rien à racheter. Le sang, la souffrance, le malheur ne lavent aucune faute par ailleurs imaginaire. Nul n’est coupable et ne doit expier et point n’est besoin d’ajouter de la douleur et de l’effroi au monde. […] Alors, réponse au débat sur l’islamisation : Qu’est-ce qui régira la société de demain ? La charia islamiste ou les valeurs de la démocratie chrétienne ? Battons-nous pour que ce ne soit ni l’une ni l’autre. […] |
Gérard Charollois 26 décembre 2010 Président de CVN Convention Vie et Nature pour une écologie radicale www.ecologie-radicale.org |
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